Semaine du 11 novembre oblige, France 5 réactive la mémoire du premier conflit mondial. Avec deux approches complémentaires de la grande boucherie de 14-18. La première est illustrée par la série documentaire la Première Guerre mondiale. Soit cinq épisodes (4 h 10 en tout) de «macro-histoire», pour aborder le conflit dans sa dimension internationale, en retracer les origines, les grandes opérations militaires, les terribles conséquences sociales et diplomatiques. C'est un travail collectif de grande ampleur, précis, documenté (fondé sur les travaux de l'historien anglais Hew Strachan) mais, au finale, trop abstrait. Où l'on parle beaucoup des généraux et autres grands de ce monde, mais peu des simples soldats, chair à canon anonyme et interchangeable.
Lettres de soldats. Tout le contraire de l'impressionnant documentaire Premier Noël dans les tranchées. Michaël Gaumnitz revient sur un épisode en apparence mineur de la Grande Guerre : les fraternisations entre soldats ennemis en décembre 1914. Une trêve éphémère mais une utopie réalisée qui fait écho à la trajectoire personnelle du réalisateur français d'origine allemande : dans un précédent et déjà remarquable film, Exil à Sedan (Libération du 12 décembre 2002), Gaumnitz racontait comment son père, soldat traumatisé de la Wehrmacht, s'était installé dans les Ardennes après 1945. Premier Noël dans les tranchées est structuré par les lettres de soldats des deux camps. Qu'elles soient signées Jérôme ou Heinrich, Pierre ou Walter