New York de notre correspondant
La Chine est certes un marché appétissant pour les sociétés de l'Internet, mais leur ardeur à s'y installer passe souvent par des compromis avec le régime pour limiter la liberté d'expression des internautes. Hier, l'association Reporters sans frontières (RSF) a présenté à New York une initiative originale pour attirer l'attention sur ces pratiques : il s'agit d'associer 25 fonds d'investissement éthiques, gérant au total près de 21 milliards de dollars d'actifs (18 milliards d'euros), dans une démarche pour demander des comptes aux entreprises de l'Internet. Les signataires de cette «déclaration» annoncent notamment leur intention de «surveiller les activités des sociétés Internet dans les pays aux régimes répressifs pour évaluer leur impact sur l'accès aux informations». Ils s'engagent aussi à soutenir les résolutions «favorables à la liberté d'expression» lors des assemblées générales d'actionnaires.
Liste. «Nous voulons engager ces sociétés dans un dialogue avec leurs actionnaires et présenter nos inquiétudes à leurs responsables», explique Dawn Wolfe, directeur de la recherche sur l'investissement éthique chez Boston Common Asset Management, l'un des signataires. Dans la liste, on trouve essentiellement des organismes financiers américains dits «socialement responsables» ou religieux (qui prennent en compte des critères sociaux ou religieux dans leurs investissements) et des sociétés d'analyse financière spécialisées dans la notation social