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Libération

Carolis n'aura pas sa CII rien qu'à lui

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France Télévisions devra partager la chaîne d'info internationale avec TF1. Une claque pour son président.
publié le 9 novembre 2005 à 4h28

Les présidents de France Télévisions changent mais leur propension à l'avalage de couleuvres reste. Celle qu'est en passe de gober Patrick de Carolis est de bonne taille : il va devoir accepter de partager la Chaîne d'information internationale (CII) avec TF1 alors qu'il avait fait d'une CII «100 % publique» son cheval de bataille.

Lundi soir, Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la Communication l'a annoncé à l'Assemblée nationale : «Dans les tout prochains jours, une société réunissant à parité France Télévisions et TF1 va être constituée.» Plus qu'un camouflet, c'est un cinglant désaveu qu'exprime le gouvernement à l'endroit du nouveau président de France Télévisions. Dès son audition par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) début juillet, Carolis martèle que France Télévisions doit être «le moteur» de la CII. Son ambition ? Jeter aux orties le schéma choisi par le gouvernement Raffarin et adoubé par l'Elysée d'une chaîne cogérée par TF1 et France Télévisions. En septembre, il remet son projet à Dominique de Villepin : «J'ai souhaité, déclare alors Carolis, proposer au gouvernement un projet où il y avait un véritable moteur, un véritable leader et proposer un projet 100 % public, un projet qui fédérerait l'univers extérieur français, à savoir TV5, l'AFP.» Traduction : dehors, TF1.

Alliance baroque. Pour Carolis, s'approprier ainsi la CII présente de nombreux avantages. Il s'assure le soutien des syndicats de France Télévisions, très hostiles à l'