C'est une tendance nette dans les séries américaines : les morts parlent. Six Feet Under, Dead Like Me ou Desperate Housewives, les défunts se mêlent de tout quand ils n'influencent pas carrément le déroulement de l'histoire. C'est tellement plus chic qu'une bête voix off, comme dans Sex and the City, mais tout aussi efficace... Denis Leary, créateur de Rescue Me, n'a pas oublié la précieuse astuce au moment de concevoir sa nouvelle série. Ici, les morts qui se manifestent à tout bout de champ sont les collègues disparus du personnage central, Denis Leary lui-même, pompier à New York. Le choix paraît un peu énorme, il ne l'est pas tant que ça. Depuis le 11 septembre, le pompier de Manhattan est un héros incontestable. Une figure populaire. Pour autant, le personnage que fabrique Denis Leary, très inspiré de son précédent succès dans The Job (un flic calamiteux, alcoolique, hypocrite et dragueur), est un authentique tocard. Toute la série repose donc sur ce paradoxe : comment incarner un héros et, en même temps, se rendre compte qu'on a raté sa vie ? Car, à l'heure où sa femme demande le divorce et où ses soirées consistent souvent à se remplir de bière avec ses collègues en évoquant les meilleures putes du quartier, le constat d'échec fait plus que lui traverser l'esprit. Et comme, en plus, les fantômes ne le laissent jamais tranquille, notre pompier a un solide penchant pour la picole et la dépression amère.
Toutefois, ce séduisant principe ne tient pas totalement ses promes