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Libération
Critique

Nouveau western

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publié le 16 novembre 2005 à 4h34

Bouna et Ziad, les deux adolescents morts électrocutés contre un générateur électrique à Clichy-sous-Bois le 27 octobre, étaient-ils des cambrioleurs poursuivis par la police ? Comme on ouvre un livre ou feuillette un dossier juridique, la rédaction de 90 Minutes revient sur le fait divers qui servit d'amorce aux émeutes en banlieue. Une enquête à charge où «le glissement progressif des vérités officielles» entérine l'incompréhension et le jeu de dupes qui se dressent depuis deux décennies entre l'Etat et les quartiers périphériques des villes. Le 29 octobre, Dominique de Villepin parle de «cambrioleurs à proximité d'une cabane de chantier».

Devant les caméras de Canal +, les premiers témoins retracent la course de Bouna et Ziad à travers le parc, puis un terrain vague, jusqu'au mur rehaussé de barbelés qui encercle le générateur : s'ils ont fui, c'est par peur «d'un contrôle musclé, de quatre heures passées au poste pour rien, des parents obligés de venir au commissariat et d'une trempe une fois rentrés à la maison». Pas de baraque de chantier cambriolée, ni de gang armé. Les adolescents jouaient au foot.

Nicolas Sarkozy le reconnaît quelques jours plus tard, maladroit, sur le perron de Matignon. Il semble aussi embarrassé quand il évoque le tir de grenade contre la mosquée : le projectile est bien du même type que ceux utilisés par les CRS. Mais le ministre de l'Intérieur l'assure : «Rien ne dit que c'est un policier qui l'a tiré.»

Le deuxième volet de l'émission, tourné à Va