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Libération

Le sommeil

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publié le 18 novembre 2005 à 4h36

«Nous allons maintenant ouvrir une parenthèse, dit Julien Courbet. Une parenthèse très impressionnante ! Une parenthèse très spectaculaire avec Nathalie !» Sur le plateau, une jeune femme au sourire timide, chemisier rose et collier de perles. «Bonsoir Nathalie. Merci d'être venue. Vous vous endormez à n'importe quel moment de la journée et dans n'importe quelle situation. Et je peux dire que c'est un véritable enfer au quotidien que vit notre amie Nathalie, qui a accepté de nous montrer ce qu'elle vit. On regarde» (1).

Musique dramatique. Quelque chose entre Alfred Hitchcock et Dario Argento. Nous regardons Nathalie. Elle est à table, elle dîne face à sa soeur. Elle parle, écoute, cligne des paupières puis s'effondre, le menton sur la poitrine. Nathalie est dans un café, avec sa soeur encore, et quelques amies. Devant elle, un jus d'orange. «Hop-là ! Ben voilà, c'est trop tard !» dit la soeur. Nathalie souriait. Elle vient de s'écrouler. «C'est impressionnant quand même, hein ?» murmure une amie. Nathalie est assise dans le métro. Elle lit, tressaille et baisse la tête. Nathalie mange un plat de nouilles. Elle porte la fourchette à sa bouche et s'écroule, tête dans son bras replié. «Nathalie a 30 ans, nous dit le commentaire. Cette jeune femme n'est pas comme tout le monde. Depuis l'âge de 19 ans, elle souffre de narcolepsie et de cataplexie. Ce qui signifie au quotidien : un calvaire ! Elle s'endort n'importe où ! Au restaurant, au téléphone, au supermarché ou dans le métro