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Libération
Critique

Chaos.

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Canal +, 2 h 05
publié le 29 novembre 2005 à 4h42

«Regarde-les ces connards sur leurs motos. Tout ce qu'ils veulent dans la vie, c'est des motos, des téléphones portables, de l'argent facile et des meufs qui obéissent. S'ils se révoltent, c'est pour avoir ça, c'est tout.» Ainsi Malika (Rachida Brakni) tente-t-elle d'affranchir sa jeune soeur avant que celle-ci ne soit expédiée en Algérie pour y être mariée de force. Ainsi s'achève une comédie qui avait également commencé violemment, avec un couple pas bégueule (Catherine Frot et Vincent Lindon) s'enfermant dans leur bagnole pour refuser assistance à une pute en danger. Chaos (2000), ou Coline Serreau tapant comme une forcenée sur tout ce qui ressemble de près ou de loin à un homme. Soit mari abruti et homme d'affaires aliéné, soit ordures proxénètes torturant et violant, soit fils trop gâté flanqué de pétasses demeurées, soit frères et pères maghrébins à fuir comme la peste. Serreau se lâche, assumant jusqu'à la misandrie sa charge de cavalerie féministe. En découle un film populaire qui ne fait pas dans la dentelle : de l'opinion affichée de la cinéaste, il y a un certain nombre de choses qui ne sauraient avancer qu'au ras des pâquerettes. Pas d'intellectualisme comme chez sa consoeur en règlement de comptes Agnès Jaoui (Comme une image), ni non plus de temps pour la réflexion : les personnages féminins de Serreau agissent, soit de manière somnambulique, comme Hélène qui prend le large de sa vie-balle-dans-la-tête en jouant la garde-malade d'une prostituée dans le coma, so