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Libération
Interview

«Les nerfs de boeuf sortaient vite».

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publié le 29 novembre 2005 à 4h42

Le responsable des jeunes du SAC pour la région parisienne de 1961 à 1967 a accepté de nous livrer son témoignage à la condition de rester anonyme. Voici son histoire.

L'adhésion. «Issu d'une famille de résistants et de la France libre, j'étais un militant gaulliste depuis 1958. Lors du putsch des généraux d'Alger, j'avais 20 ans. Dans la nuit du 23 avril 1961, nous avons répondu à l'appel de Michel Debré en nous rendant au ministère de l'Intérieur qui n'était même plus gardé par la police. Dans la nuit, 1 200 personnes nous ont rejoints. On nous a fait signer un engagement dans une unité militaire. Là, des députés gaullistes ont refusé de signer, sous prétexte que "les écrits restent". Personne ne savait comment les choses allaient tourner. Nous étions écoeurés de ce comportement de politiciens. On nous a proposé de rejoindre le SAC, pour servir directement le général de Gaulle.

L'action. «J'ai été un militant extrêmement actif. Il s'agissait d'abord de coller des affiches. Puis de protéger les réunions, les locaux et les responsables gaullistes. C'était l'époque de l'OAS. Dans le XVIIIe arrondissement, nous nous battions contre les communistes, mais dans le XVIe nous affrontions l'extrême droite. Les nerfs de boeuf sortaient vite...

«J'ai fait quelques missions de renseignement dans des locaux du PC ou de la CGT. Puis, lors de mon service militaire chez les paras, nous avions un réseau dans mon régiment... où il existait au moins trois groupes de l'OAS ! Une seule fois, nous