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Libération
Critique

Bébés en surrégime

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publié le 3 décembre 2005 à 4h47

La maternité, pas plus que la paternité n'étant encore obligatoires, juste une aventure humaine parmi d'autres, avertissons ceux que le gâtisme pouponnesque exaspère : fuyez le canapé, filez au bar du coin, pendant une heure vingt-cinq, il ne va être question que de ce que «ça» ressent et «ça» perçoit.

Pour les autres, frottez vos neurones, y a matière à apprendre. Par bonheur, tous les scientifiques qui s'expriment dans ce documentaire foisonnant sont intelligents, prudents et, si gâtisme il y a, c'est du côté des mères et des pères, rien de plus normal en somme. Donc, il y a à réfléchir sur la vie avant la naissance. En couleurs, d'abord : que les nostalgiques du grand bleu maternel déchantent. De mystérieuses images le prouvent : la mère, vu de dedans, c'est rouge sang. En sensations ensuite. La vie du foetus est une gigantesque foire de sensations. «Avec l'éveil de ses sens, le foetus fait coïncider deux vies. Celle d'où il vient, un monde liquide et clos qui se déroule dans un temps qui n'est pas le nôtre, et celle où il va, faite d'air et de pesanteur. Quelles relations établit-il entre notre monde et le sien ? Combien de temps conservera-t-il le souvenir de cette première vie ? Quelle est l'étendue réelle de ses capacités ?» Les questions essentielles sont posées, auxquelles, sens par sens, avant et après la naissance, les scientifiques apportent leurs réponses et leurs hypothèses, comme Marie-Claire Busnel, passionnante chercheuse au sein du laboratoire de physiologiq