Connu pour la Chance aux chansons, émission populaire où la paillette côtoie l'accordéon, Pascal Sevran anime maintenant une émission littéraire. Ce soir, c'est la première (1).
«Je voudrais dire un mot, lance l'animateur, il est pratiquement impossible de dire du mal des éditions de Minuit ! Il faut dire les choses comme elles sont. On ne peut rien dire sur les éditions de Minuit ! Je n'ai pas lu le livre de Jean-Philippe Toussaint, mais j'ai essayé de lire d'autres livres des éditions de Minuit, qui sont impossibles à lire ! Donc j'ai envie de dire cela : on est là comme ça, on peut dire du mal d'un livre chez Albin Michel ou chez Gallimard et, tout à coup, on est tétanisés par l'ombre de monsieur Robbe-Grillet, qui pour moi est totalement illisible, l'emmerdement né ! Bon, alors, à côté de ça, évidemment, on trouve aux éditions de Minuit Marguerite Duras que nous aimons ! Est-ce que quelqu'un veut dire quelque chose là-dessus ? Est-ce que j'ai tort ou raison ?» Il se tourne vers le chroniqueur Laurent Bonelli. «Laurent ? Oui ou non ?» «Moi, je trouve que vous avez tort. Je pense que...» «Vous avez déjà entendu beaucoup dire du mal des éditions de Minuit ? Il faut se prosterner dès qu'on est sous la signature des éditions de Minuit !» coupe Sevran. «Ce discours est très germanopratin parisien, reprend tranquillement Bonelli, vous allez dans les librairies en province, vous allez à Strasbourg ou à Marseille, vous allez avoir des libraires et des lecteurs qui vont critiquer l