Yamakasi ! On pourrait croire à une chinoiserie mais c'est en lingala, langue congolaise, que le mot signifie «esprit fort, homme fort». «Je grimpe, je saute, j'avance...», résume l'un des adeptes de cette discipline créée de toutes pièces par une poignée de jeunes, du côté d'Ivry-sur-Seine et de Sarcelles. Lestes et fluides dans leurs gestes, les Yamakasi sont jeunes, beaux, musclés et terriblement télégéniques. Tout comme l'art qu'ils pratiquent. Très esthétique, cet «art du déplacement». Pas étonnant que Luc Besson leur ait consacré un film (Yamakasi, les samouraïs des temps modernes, d'Ariel Zeïtoun, en 2001). Leur notoriété, antérieure au grand écran, date d'un reportage diffusé par Stade 2. Dès les années 80, Yann, Williams, Laurent et une poignée de complices décident de faire de la ville leur terrain de sport. Certains quittent alors leur boulot, l'école à 14 ans et s'entraînent contre des murs pendant des heures, afin de se jouer de la gravité et sauter d'un toit sur l'autre, dans leur cité ou ailleurs.
Avec ce documentaire, assez ennuyeux (on doit avoir depuis trop longtemps tourné le dos à l'adolescence et aussi le mauvais dosage de testostérone), Mark Daniels aimerait, si l'on en croit le commentaire introductif, faire de la «génération Yamakasi» le contrechamp de l'image négative des jeunes de banlieue. Aussi romantiques et bien intentionnés que soient ces samouraïs du béton, aussi sympathiques que soient leurs valeurs basées sur le travail et le respect, on ne p