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Libération
Critique

Duel aux sommets

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publié le 16 décembre 2005 à 5h00

Les belles histoires s'accommodent mal avec la télévision. Le mélo glisse souvent vers le ridicule et les bons sentiments endossent presque toujours une tournure moralisatrice assommante. Presque toujours, mais pas toujours. Le film de Karim Dridi que présente Arte ce soir fait partie de ces exceptions. Lak (excellent Simon Abkarian) est un citadin qui ne doute de rien. Avec ses fringues de m'as-tu-vu, son 4 x 4 de plouc et ses cheveux peroxydés, il débarque dans un bourg paumé des Alpes pour, manifestement, «mener une affaire». Le voilà parti dans la haute montagne, raquettes aux pieds, portable dans la poche. Après quelques errances, il s'assomme en faisant une chute et s'esquinte le genou. Il est sauvé in extremis par un homme des bois, François Blanc (Clovis Cornillac), légèrement simple d'esprit qui, avec sa barbe hirsute et son long manteau, ressemble comme un jumeau au géant Hagrid dans Harry Potter.

Ermite attardé. Pour les deux hommes commence alors une relation étrange et pudique, entre amitié naissante et zones d'ombre. On sait que le citadin a une idée derrière la tête, du pas joli-joli (forcément, il est de la ville), et que l'ermite un peu attardé dissimule derrière son quasi-mutisme une douleur profonde. Parmi les secrets et confidences que vont se partager ces deux-là dans la cabane en rondins, le don de François à guérir les hommes et les animaux. Don qui, bien sûr, ne lui attire que des ennuis avec les gens du coin, bouseux aigres et âpres au gain.

Sans grand