Près d'un tiers des journalistes du quotidien chinois Beijing News se sont mis en grève cette semaine après le limogeage, très probablement pour des raisons politiques, de trois de ses responsables.
«Environ 100 journalistes de trois services ont commencé une grève hier soir», a indiqué vendredi un reporter, sous le couvert de l'anonymat. C'est la première fois, semble-t-il, qu'une grève se produit dans un journal chinois. Une pétition circulerait dans la rédaction pour protester contre ces limogeages et contre la remise au pas du journal sur une ligne conservatrice.
Le Beijing News, un quotidien au format tabloïd, est l'un des journaux chinois les plus audacieux. Et aussi l'un des plus populaires, ce qui a évidemment attiré l'attention de la censure dans un pays où les médias sont étroitement contrôlés.
Ligne officielle. Le rédacteur en chef, Yang Bin, et ses deux adjoints, Sun Xuedong et Li Duoyu, ont été remplacés mercredi après une réunion avec les responsables de la maison mère du journal, le Guangming Daily, un quotidien de Pékin considéré comme conservateur et proche de la ligne officielle du Parti communiste chinois.
Le Beijing News a été lancé en novembre 2003 par le Guangming Daily, qui en détient 51 %, et un groupe de presse du sud de la Chine, Southern Daily. Il tranche avec la plupart des journaux chinois par le ton, le choix de ses sujets et sa présentation, en particulier l'utilisation des photos.
Les raisons du limogeage des trois responsables du Beijing News n'on