«Des conseils sexuels à toutes les espèces animales» : tel est le sujet d'études de Docteur Tatiana, émission scientificomique qui concentre tout ce qu'il y a de plus brindezingue, de plus baroque dans la télé anglaise. On y découvre deux types déguisés en coccinelles en train de forniquer en pleine forêt ; un autre, velu et enragé, est censé incarner une hyène mâle, frustré de ne pas réussir à pénétrer sa partenaire pendant qu'un quatrième, déguisé en sauterelle, s'allonge sur un divan et se plaint de la loi «sexe contre nourriture» en vigueur dans son espèce. Car plutôt que les plans rabâchés du genre (zoom sur la copulation d'un couple de lions et voix off chuchotée de derrière un buisson), ce sont des comédiens qui miment les comportements animaliers. Les costumes, furieux croisement entre les Power Rangers et Archaos, défient toutes les règles esthétiques. Parfois, toute la ménagerie humaine, assise en rang dans un décor futuriste, reprend en choeur des refrains guillerets («le sexe, ça pue, ça colle, ça poisse») transformant d'un seul coup la chose en comédie musicale. La présentatrice, «docteur Tatiana» (Olivia Judson de son vrai nom, professeure à l'Imperial College de Londres) accomplit parfaitement sa mission: nous éduquer, via des interviews très sérieuses de scientifiques, sur la sexualité animale. Parfois, coach Tatiana tente un salto sémiotique : elle compare les attitudes bestiales à celles des humains et cherche des similitudes. Mais elle est plus convaincant
Critique
Tatiana et les bêtes de sexe.
Article réservé aux abonnés
par Olivier Wicker
publié le 31 décembre 2005 à 5h11
Dans la même rubrique