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Libération

Le carburateur

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publié le 23 février 2006 à 20h25

Descente dans un cabaret nantais, filatures de Chinois soupçonnés de blanchiment d'argent. Une équipe de télévision a suivi les services de renseignements du fisc. Les journalistes découvrent que certaines informations recueillies par les agents seraient collectées hors procédure. Classées «non communicables», elles doivent être régularisées après coup pour devenir officielles. Les journalistes ont rendez-vous avec Bruno Parent, directeur général des impôts. Ils ont emporté l'un des dossiers verts destinés aux «documents non communicables» (1).

«C'est une maison qui a une déontologie. Autour du secret fiscal, autour du respect des droits du contribuable. C'est des choses qui ne sont pas uniquement des mots, n'est-ce pas, ce sont des choses qui relèvent d'une façon générale, d'un réflexe professionnel. J'allais dire un peu génétique», nous explique Bruno Parent. Il est assis, il est à l'aise. Sa main voletante ajoute de la vigueur à son propos. Sur son bureau, un petit fascicule aux couleurs de la République. Il s'en saisit. «D'ailleurs, vous retrouverez toutes ces garanties dans le document préfacé par mon ministre Jean-François Copé, qui s'appelle la Charte du contribuable.» «On a vu des documents dans le cadre de notre enquête, qui sont assez troublants et qu'on voudrait vous montrer, si ça ne vous dérange pas. On se demande un peu ce que c'est», dit soudain le journaliste. Il se baisse, prend le dossier vert et le tend à Bruno Parent. Le directeur général des impôts cligne