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Libération
Critique

Et la technique créa la nouvelle femme.

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publié le 8 mars 2006 à 20h34

Avant que les femmes ne puissent choisir, comme aujourd'hui, parmi des destinées de pouffes, wonder women, butchs ou autre chose encore, il existait une époque plus austère, celle de la femme au foyer. Dans ces années 1950 pourtant, la housewife pas encore désespérée vit un véritable changement, celui du progrès technique. Machine à laver, réfrigérateur ou aspirateur les soulagent (enfin) de l'esclavage domestique. Du moins en pratique, car les mentalités, elles, restent croquignolesques : réflexions machos, paternalisme, moqueries... Ce sont ces délicieux moments que nous font revivre Au Bonheur des dames ­ soit trente-cinq miniformats de deux minutes.

L'idée, initiée à l'occasion de la journée de la femme, est toute simple : passée une petite phrase de présentation du «thème» de la vignette (beauté, auto, ménager...), on découvre des minireportages et publicités d'époque. Sur ces images tremblantes en noir et blanc, les commentaires, exclusivement masculins, sont de ce style : «Comment faire échec au bistrot du coin, mesdames ? Perfectionnez votre métier de mère de famille !» Et plus drôles encore lorsqu'ils mettent en scène des femmes forcément idiotes. Dans une pub pour un constructeur automobile s'illustre ainsi le personnage de Marie-Chantal à qui l'on précise : «Non, la tirette du starter n'est pas faite pour suspendre son sac à main.» A l'instar de la grande Virginia Woolf et sa Chambre à soi, ce florilège de perles nous rappelle que l'humour, surtout dans ce genre de