Veronica Mars (Kristen Bell, aperçue au détour d'un petit rôle électrisant dans Deadwood) est une jolie blondinette de 17 ans. En l'espace de quelques semaines, elle a perdu sa meilleure amie (assassinée sauvagement), s'est fait larguer par son petit ami, frère de la victime, a vu son père, le shérif du patelin, se faire virer entraînant le départ de sa mère du domicile conjugal. Pour ne rien arranger, Veronica a été droguée et violée dans une soirée de petits bourges qui se sont empressés de lui faire une réputation scabreuse. Une sorte de grand chelem de la poisse, donc.
Histoire de compléter le tableau, une bande de motards latinos traîne dans le secteur, victime désignée de la ségrégation sociale qui étouffe la riante bourgade de Neptune, Californie. En dépit de difficiles approches, on se doute bien que Veronica trouvera, au contact de ces sauvageons tatoués, une certaine communion d'esprit de la rébellion. A l'issue des vingt premières minutes de l'épisode pilote, il ne fait aucun doute que Veronica va se venger de ce beau monde auquel elle a cru appartenir. Pour cela, elle partage son temps entre le collège de la ville (où cohabitent «les enfants de milliardaires et les enfants de ceux qui travaillent pour eux») et le bureau de son père devenu détective privé.
Sur le papier, l'histoire se situe quelque part entre Kill Bill et Less Than Zero. De la trahison, de la vengeance, du sexe et de la drogue sur fond de fracture sociale et raciale. Du lourd, donc, mais qu'il fau