«Service social», dit la gardienne en ouvrant la cellule de Sonia. Nous sommes à la maison d'arrêt des femmes de Draguignan. Sonia, jeune mère de quatre enfants, a été condamnée à deux ans et demi de prison pour escroquerie. Elle reçoit la visite de Jean-Marc Debergue. A la demande du juge d'application des peines, il enquête sur la situation familiale, matérielle et sociale de la détenue. Sonia affirme avoir un travail et un logement. Si elle dit vrai, elle pourrait profiter d'une libération conditionnelle. «J'ai fait une erreur. Je la paye. Aujourd'hui, mes enfants me réclament. Cet aménagement de peine est une échappatoire, un petit vent d'espoir et ici, c'est très important», nous dit Sonia (1).
La détenue et son visiteur sont attablés dans une salle de récréation. «Vous êtes locataire ?» demande le travailleur social. «Oui», répond Sonia. «Quelle superficie fait votre appartement ?» «Il fait à peu près 55 mètres carrés», dit-elle. Le logement de Sonia fait partie d'une grosse bâtisse en lisière de ville. Voici sa propriétaire. Une petite dame aux cheveux teints, gilet bleu clair et pantalon blanc. Elle ouvre les volets de la chambre à coucher de Sonia. Sur le lit, entre les oreillers, une peluche. Elle inspecte l'armoire, regarde le linge. Sur le dessus, une valise et un sac de toile. Cela fait plusieurs mois que les loyers n'ont plus été payés. «Donc si madame revient, il sera hors de question de l'héberger ici ?» demande le travailleur social. «Ah sûrement pas !» dit l