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Libération

Le ras-le-bol.

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publié le 14 mars 2006 à 20h37

«Vous voyez ici une manifestation. Je vous rappelle que nous sommes au mois de mars en France, pas au mois de mai. Ces images ne sont pas des images d'archives. Nous sommes à la Sorbonne, une grande université où les plus anciens parmi nous savent qu'en mai 68 c'était le haut lieu de la contestation du pouvoir.» Philippe Dessaint se tourne vers ses invités. «Alors j'ai envie de savoir comment vous, correspondants à Paris, avez suivi cette affaire.» (1)

«J'ai fait des papiers, entre autres pour une raison tout à fait allemande, répond Dorothea Hahn, du quotidien Die Tageszeitung. Dans le contrat de coalition entre sociaux démocrates et chrétiens démocrates, il y a en projet de créer un contrat de travail prévoyant une période probatoire de deux ans, comme c'est prévu ici en France. C'est un très mauvais projet. Je vous raconte ça parce qu'il y a une sacrée différence avec la sensibilité allemande, où on baisse la tête, où on se dit : "Mince, l'économie va mal. On ne peut rien faire", tout en sachant que les grandes entreprises font des bénéfices énormes.» «Pour le contrat nouvelles embauches, il y a eu un peu de protestation et c'est passé, intervient Marie-Roger Biloa, responsable d'Africa International, mais juste après, on en fait un autre pour précariser les jeunes avant même qu'ils commencent à bosser. Je crois que ça faisait un peu beaucoup. Il était urgent de faire quelque chose, mais je ne pense pas que la seule chose à attaquer soit le droit du travail. On ne tape que