Après le bouleversement électoral palestinien de janvier, qui a vu triompher le Hamas, et à la veille des législatives israéliennes du 28 mars, Arte consacre trois soirées (1) à l'interminable conflit israélo-palestinien. Cette remarquable série de documentaires, due à l'équipe qui avait déjà réalisé le tout aussi instructif Yougoslavie, suicide d'une nation (1995), et qui fait suite à trois autres films sur Israël et les Arabes, réunis sous le titre de la Guerre de cinquante ans (Libération du 13 mai 1998), tente de démêler l'écheveau de cette tragédie.
Autant le dire d'emblée : l'épisode de ce soir, «Les négociations de la dernière chance (1999-2000)», laisse un goût amer. D'un inachevé sanglant, dont les conséquences se paient encore, au jour le jour, entre Israéliens et Palestiniens. Au coeur de ce film, l'échec des négociations de Camp David et la montée inexorable des périls, jusqu'à l'explosion de la deuxième Intifada. Grâce à un montage serré, habile, dans lequel tous les protagonistes principaux et subalternes s'expliquent (Clinton, Barak, Arafat, etc.), le déroulement des négociations, leurs péripéties, leurs volte-face, leurs rebondissements, leurs anecdotes, piquantes ou triviales, et leurs impasses se déroulent comme sous nos yeux, en un rythme haletant. Il y a là un brio assez rare pour qu'il soit souligné.
Au-delà, l'autre vertu de ce document est de faire apparaître en pleine lumière le noeud central de ce conflit : Jérusalem. «Si les Israéliens m'avaient donné