Mehdi, Taïeb, Steve et les autres ont une histoire semblable : des parents que le langage psycho-administratif nomme «défaillants», parce que morts ou absents, des échecs scolaires, une identité fragile construite par et pour la bande. Et peu d'espoir que ça change. Avant de les envoyer se perdre en prison, le juge pour enfants les a collés cinq mois dans un centre d'éducation renforcée. Qui les expédie aussitôt en Laponie. Pendant un mois, les sept jeunes encadrés par quatre animateurs vont vivre dans des conditions extrêmes : froid, absence de solitude, confrontations avec les autres. Aucun n'a jamais mis les pieds sur des skis ? Ils vont apprendre. A tour de rôle, ils montent sur les traîneaux à chiens ou tirent la pulka. Steve, le rondouillard de 15 ans, craque. Puis, tenace, bande ses forces. Le soir venu, le groupe dort dans les maisons finlandaises, sans eau ni électricité. Pour évacuer les tensions, chaque soir, les animateurs autorisent un combat dans les règles : pas de coups violents, juste le droit de faire bouffer la neige à l'adversaire. A la fin, on se serre la main. Ça marche, mais ça n'empêche pas les coups de gueule.
Lentement, certains avancent pourtant, trouvent leur place dans le groupe. Quoi qu'on pense de la méthode, voir ces gamins à fleur de peau jouer dans la neige avec des petits Finlandais, puis se laver, à poil, le soir, dans la neige, a quelque chose de bon. On laissera à qui veut la morale de la souffrance rédemptrice, quitte à préférer le dépas