En matière de fiction, tous les professionnels croient savoir ce qui marche ou pas à la télé. Patrons de chaîne, producteurs et directeurs de fiction tombent d'accord pour affirmer que le fantastique à la télé, c'est fichu d'avance. Bien sûr, il y eut Dolmen, saga ésotérique à fort coefficient breton de l'été dernier, mais ce n'est pas du fantastique, c'est du TF1. On peut donc mesurer à leur juste valeur les efforts nécessaires à Laurent Tolleron, patron de Cartel Productions, pour insinuer un programme ambitieux dans les colonnes bien rangées de nos grilles. «Le film de genre n'a jamais bien marché en France. A la télévision, évidemment, et même en salles, il est toujours resté loin derrière la comédie ou le mélo. En revanche, ce cinéma est, depuis les années 80, un immense succès en vidéo. J'ai 40 ans et je viens de cette culture VHS que j'avais envie de faire partager.»
Tirelire.
Le producteur entame alors un tour des popotes avec, sous le bras, un projet de collection de courts métrages déclinés sur un thème unique. Ou plutôt un cadre : une fois par an, une malédiction s'abat sur Sable noir, un patelin paumé au fin fond de la cambrousse. Par superstition, les habitants restent claquemurés chez eux toute la journée, sans savoir ce qui se passe au dehors. Avec le concours de l'écrivain José-Louis Bocquet, le projet s'étoffe et aboutit à une construction acrobatique : six auteurs chevronnés écriront six nouvelles qui donneront lieu à six courts métrages réalisés par de jeune