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Libération
Critique

«Oban», course cosmique

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publié le 19 avril 2006 à 20h58

Assez de dictature bien-pensante : la télé, c'est bon pour les enfants ! Et d'abord pour les parents des enfants. Arrêtez de jouer les pudibonds et collez-vous sous votre couette, face à Oban. Vous êtes plutôt freudien ? La première phrase du générique vous fera ronronner : «Au cours du XXIe siècle, la maîtrise de la propulsion sublimique ouvrit une ère d'expansion sans précédent pour l'espèce humaine.» Le sublimique, dérivé pétaradant de la sublimation, avouez que c'est bien vu. On en rêve même, en ces temps de stagnation. Vous êtes tendance néo-colonisateur et l'abrogation de la loi sur les bienfaits de la colonisation vous est restée en travers de la gorge ? Voici pour vous : «Les explorateurs terriens découvrirent de nouveaux systèmes planétaires habitables et les colonisèrent, repoussant toujours plus loin les limites de l'inconnu.»

Vous êtes du genre patriote, culture française d'abord ? Rassurez-vous : voici du 100 % français. L'équipe de Savin Yeatman-Eiffel, l'auteur-scénariste-producteur, est allée s'installer pendant deux ans au Japon pour produire la série. Six jours sur sept, 12 heures par jour, pas vraiment des vacances, mais au moins la collaboration de bons ouvriers du manga. Résultat : une série jugée très française au Japon, et très japonisante en France. Vous êtes du genre dépassement de soi dans l'effort ? La course d'Oban, à laquelle un énigmatique Avatar vient convier les Terriens et qui fait tout l'objet de la série, vous ravira. Superbe, cet Avatar qui