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Libération

Goldman: trois pour un

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Voici une forme inédite de journalisme : l’article avec les réponses à l’intérieur. En froid avec «Libé» depuis 1984, Jean-Jacques Goldman accepte quand même la règle de ce jeu : intervenir dans le papier qui lui est consacré. Une sorte de direct par écrit.
publié le 25 avril 2006 à 20h58

Ses interventions dans le texte sont restituées en gras. Paru le 26 février 1991.

«J’aimerais tant être au pluriel/ Quand mon singulier me ronge les ailes/ Etre une star en restant anonyme» : on l’aura compris, Frederiks (Carole, Noire, Américaine, soeur de Taj Mahal), Goldman (Jean-Jacques, Français, ex-guitariste de Thaï Phong), Jones (Michael, Gallois, moins connu que ses homonymes de Clash ou Foreigner), comme Crosby Stills & Nash, Emerson Lake & Palmer, McGuinn, Hillman & Clark, ou, plus localement MEKS, se veut un manifeste... «« On » l’aura compris. Pas moi. Et le lecteur ?»

Mais comment croire à la réalité de Fredericks, Goldman, Jones, au-delà du caprice collectiviste ou du fantasme communautaire d’un leader en mal de camaraderie ? «Gauchisme, psychanalyse collective pour génération traumatisée d’après-guerre : je suis né trop tard. Communautés, trucs de riches pour moins partager ce qu’on a honte de posséder : je ne suis pas né nanti, ni honteux...» Et comment gober l’idée selon laquelle un des plus gros contrats du pays partagerait en trois les royalties d’un album qui ne se vendra que sur le nom du milieu ? «Personne n’est forcé d’y croire. Et comment intituler un disque où je ne chante pas seul neuf chansons sur dix ?»

On pourrait s'extasier sur le savoir-faire, l'adéquation avec son temps, l'analyse des besoins du public, si, d'une part, l'intéressé n'aspirait pas ­ à nos yeux ­ à plus (Peur de rien blues, morceau de bravoure guita