L'Odéon rouvre, tous à vos postes ! Pour fêter l'événement parisien, Arte offre, en direct, le Hamlet revisité par Georges Lavaudant (Libération du 3 mai). Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, c'est Don Kent qui dirige la réalisation. Formé à (feu) la grande école de la télé, il fit ses armes avec Maurice Dugowson, sur Droit de réponse : le direct était parfois acrobatique, avec des trouvailles qui n'étaient pas des manières. Plus tard, il réalisa pour Claude Ventura, Anne Andreu et Michel Boujut la mythique Cinéma, cinémas, une émission que personne n'oserait plus faire aujourd'hui, puisqu'il y était réellement question de cinéma et non de promo célébrée par des animatrices coupeuses de paroles.
Don Kent est un des rares à savoir filmer Médée aussi bien que Noir Désir. Pour Hamlet (un songe), il a été gâté par Arte : huit caméras dont une, minuscule, installée sur un travelling à l'avant-scène. Et l'équipe avec laquelle il travaille régulièrement. Surtout, il a eu le temps de préparer son direct. Quatre semaines, en compagnie de sa scripte et de Jacques Audrain, son directeur de la photo. Il a assisté aux répétitions. «Si Lavaudant dit à Hamlet de faire un mouvement, si j'en comprends la raison, je peux trouver le meilleur plan pour faire passer son intention. J'essaye de la traduire en langage audiovisuel.» Un langage varié, dont il joue, d'une manière ouvertement subjective.
«Langage audiovisuel», c'est presque un gros mot par les temps qui courent d'indigence créatric