Steven est un Américain de 19 ans. Pendant deux ans, il a été envoyé par ses parents dans les centres de la World Wide Association for Speciality Programs (WWASP), organisation proche des mormons. A 12 ans, il est enlevé en pleine nuit par deux hommes. Sa mère a co-organisé son kidnapping avec les hommes de mains de la WWASP. Direction Paradise Cove, aux îles Samoa. Steven aperçoit des barbelés, des bungalows, des gamins blancs qui tournent en rond. Il est persuadé de rester trois mois. Il déchante vite : «Et là, j'ai fait la connaissance du cachot. J'étais allongé au sol, on me frappait là tête sur le sol et quand je hurlais, ils me mettaient du sable dans la bouche. [...]Et si je me vomissais dessus, et bien tant pis pour moi.» Encore n'est-ce là qu'un aperçu des tortures qui l'attendent : dans un autre camp, ce sera des heures à tourner en rond, puis l'écoute inlassable de témoignages d'Alcooliques anonymes. Steven a tenu deux ans dans cet enfer. Il en est sorti détruit.
Le fils de Paula Reeves, David, lui, n'est resté que huit mois à Tranquility Bay, en Jamaïque, mais depuis il vit prostré, incapable de rien raconter. Ni des coups de matraques électriques, ni des privations de nourriture, ni de «l'observation» qui consiste à rester sur le sol, immobile, pendant des heures, des jours. Une jeune fille serait restée en «observation» dix-huit mois.
Le documentaire, le premier en France, suit le travail de Paula Reeves, avocate qui a décidé de lutter contre la WWASP. Elle en tr