Qu'est-ce qui leur prend, sur Arte ? Le titre de la soirée «Le monde bouge, et nous ?» déjà, fait sursauter, qui sent fort son libéralisme décomplexé. Le choix des sujets, après : deux petits tours, en Chine et surtout à Dubaï. Des paradis sur terre, comme chacun sait. Dubaï, 67 km de côtes, 1,5 million d'habitants, dont le tiers a moins de 15 ans, des pétrodollars en pagaille et, demain, un nouvel eldorado en formes de palmes, donnant son nom au complexe commercialo-touristique en construction au large des côtes. Un slogan surtout : «Construisez et ils viendront», lancé par Cheikh Mohammed qui entend faire de son pays un mixte entre l'Irlande, la Suisse et la Californie des grandes années. Et pour construire, ça construit. Dans n'importe quelles conditions : 5 dollars de l'heure pour les ouvriers pakistanais ou indiens quand ils sont payés , dit le commentaire dans sa seule remise en question du modèle dubaïote qui n'accorde aucun droit social, aucune protection à ces immigrés-là. Un Français, Philippe Tartaglia, ne trouve rien à redire à cet esclavagisme. Ces gens-là ne trouveraient pas de travail chez eux, ils sont heureux de travailler, circulez. Steven Forbes, patron du groupe de presse du même nom, cause : «L'impôt sur le revenu, c'est le prix que l'on paye pour travailler. L'impôt sur les bénéfices, c'est le prix du succès et l'impôt sur les plus-values, c'est l'impôt que l'on paye quand on prend des risques et que ça marche.» Et comme les Dubaïotes ont tout co
Critique
Dubaï, pétrodollars en pagaille.
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par Sophie ROSTAIN
publié le 13 juin 2006 à 21h47
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