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Libération
Critique

Frères et soeur de douleur

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publié le 1er septembre 2006 à 23h08

Pas facile d'être adolescente. Encore moins quand, en l'absence des parents, morts dans un accident de voiture, c'est le grand frère qui, à 20 ans et quelque, fait office de repère adulte, plus père Fouettard que papa poule. Encore moins quand le fragile équilibre de ce quotidien hors norme est bouleversé par le retour au bercail du second frère, l'aîné, parti un an plus tôt soigner son mal de vivre au Brésil.

Quelques Jours entre nous, la première fiction de Virginie Sauveur, déjà diffusée en juin 2004, touche par sa vision très juste des rapports d'amour et de haine qui soudent une fratrie. De la pression familiale qui pèse sur les épaules de l'aîné, de la jalousie qui l'oppose au cadet, de la situation ambiguë de la benjamine, petite chouchoute que l'on se croit obligé de protéger tout en voulant l'étrangler dans la minute suivante. Mais aussi des liens indéfectibles qui peuvent unir deux frères et une soeur, malgré les affrontements, les non-dits et les départs.

Sans pathos excessif, mais sans non plus occulter le poids du deuil, Virginie Sauveur filme leur lent chemin vers la maturité avec beaucoup de délicatesse, au plus près de ses jeunes comédiens. Ludovic Bergery se montre très convaincant en dépressif paumé, quand Cyrille Thouvenin exprime parfaitement les doutes d'un garçon grandi trop vite, écartelé entre la légèreté de la jeunesse qu'il s'est contraint à abandonner et la «responsabilité» de l'âge adulte. Ils se font toutefois voler la vedette par Sara Fores