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Libération
Critique

11 septembre, descente infernale

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publié le 4 septembre 2006 à 23h09

Comme c'est relaxant de se poser devant sa télé pour ne rien apprendre ! Ce premier programme commémoratif des attentats du 11 septembre est une révision, rien de plus. Le film de Richard Dale ne changera ni notre perception des événements ni notre idée sur l'humanité. Ce que nous allons voir ce soir, reconstitué d'après des conversations téléphoniques et les témoignages de survivants, nous le savons déjà. Une scène au hasard : dans un escalier, Harry encourage Victor, malade, à continuer leur descente incertaine. «Je suis sûr que votre aînée aimerait savoir que vous êtes sain et sauf.» Silence. «Comment s'appelle-t-elle ? Ñ Alexandra. Ñ Vous savez ce qu'on va faire ? On va sortir d'ici, ensuite vous rentrerez chez vous et vous pourrez dire à Alexandra que vous allez bien.»Ergo : le héros américain a une famille. Genre différent, les pompiers. Ils progressent dans la tour B. L'un d'entre eux lance : «On est en guerre contre quelqu'un. Contre qui, je n'en sais rien ; mais on est en guerre.» Plus tard, dans un couloir enfumé, Victor murmure : «Al-Qaeda.» La guerre commença donc bien dans les escaliers des tours jumelles. Hélas, l'esprit du spectateur se lasse un peu. Les témoignages des survivants, de leurs proches, filmés sur fond noir, troublent parfois. Le contraste est beau entre la reconstitution et la sobriété de ces entretiens, mais on décroche souvent, peut-être à cause du doublage. La superposition de l'américain et du français est c