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Libération
Critique

«Weeds», graine de subversion

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publié le 7 septembre 2006 à 23h12

Weed, c'est, l'herbe, la beuh, la marijuana. Pas vraiment le genre de plante qui pousse dans les jardins d'Agrestic, banlieue huppée de Los Angeles, caricature d'une Amérique pavillonnaire bienheureuse. Sauf qu'à défaut d'en cultiver, tout le monde en fume à Agrestic. Les ados et surtout les bons pères de famille, qui se déchirent la tête au cannabis lors des parties de poker. Et leur dealer n'est pas un Noir du ghetto mais leur voisine.

Nancy Botwin (Mary-Louise Parker), belle quadragénaire, bien sous tous rapports, fait le deuil de son mari mais pas de son train de vie (jolie maison, nounou latino). Prête à tout pour ne pas finir vendeuse chez Gap, la jeune veuve s'investit à fond dans ce business illicite. Un pitch efficace, qui a convaincu Showtime (à qui l'on doit Queer as Folk et The L Word), la chaîne concurrente de HBO, mais qui réduit injustement Weeds à un vague pastiche de Desperate Housewives (lire ci-contre). Comme si Susan ou Bree avaient déménagé de Wisteria Lane à Agrestic. Le personnage de Celia, une amie de Nancy, est certes un condensé parfait des quatre femmes au foyer désespérées. Pendant que son mari la trompe avec la prof de tennis (tout heureux de se faire sodomiser avec une raquette), elle flique les ébats sexuels de sa fille aînée, en mettant une caméra dans sa peluche, et humilie sa cadette boulimique en lui faisant ingurgiter des laxatifs.

Pour l'anecdote, le pilote de Weeds a été tourné avant la diffusion d