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Libération

Mort suspecte en prison d'une journaliste turkmène

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Ogulsapar Muradova, correspondante d'une radio américaine dans son pays, avait été condamnée pour «possession illégale de munitions».
publié le 15 septembre 2006 à 23h18

Elle avait été condamnée fin août à six ans de prison. Ogulsapar Muradova, la correspondante turkmène de la radio américaine Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), vient de mourir en détention à Achkhabad, la capitale du Turkménistan, ex-République soviétique d'Asie centrale devenue indépendante en 1991. Selon la radio américaine basée à Prague, les proches de la journaliste turkmène ont été convoqués à la morgue hier matin par des représentants des services de sécurité turkmènes pour identifier le corps.

Manifestation. Ces services n'ont pas précisé à la famille «l'heure et les circonstances» du décès de la journaliste de 58 ans, mère de trois enfants, ni l'endroit où elle a été détenue. Mais, d'après les témoignages de la famille, cités dans un communiqué de Reporters sans frontières (RSF), la journaliste «portait une plaie à la tête et de nombreuses traces de coups. Lors de sa détention et pendant son procès, les témoins avaient fait état des mauvais traitements dont elle a été victime».

Une manifestation était prévue, hier à 17 heures, devant l'ambassade du Turkménistan à Paris, classé par Reporters sans frontières comme le régime bafouant le plus la liberté de la presse, après la Corée du Nord. La fondation Helsinki pour les droits de l'homme, dont Ogulsapar Muradova était membre, comptait aussi organiser un rassemblement à Moscou dans l'espoir que la Russie fasse pression sur le dictateur turkmène Saparmourat Niazov, qui tient son pays d'une main de fer