Le tribunal de commerce de Paris a accordé hier à Libération le bénéfice de la procédure de sauvegarde, pour six mois, conformément à la loi entrée en vigueur le 1er janvier 2006. Cette démarche avait été approuvée à l'unanimité du conseil d'administration de Libération le 27 septembre dernier. Cette procédure nouvelle permet de geler temporairement les dettes et donne à Libération du temps pour élaborer un projet de relance, éditorial et d'entreprise, favorisant au terme de cette période une recapitalisation du titre. L'activité au jour le jour de l'équipe de Libération ne sera pas affectée par cette sauvegarde.
Le principe posé par la loi est le maintien des dirigeants dans leurs fonctions d'administration. Vittorio De Filippis et Philippe Clerget demeurent respectivement PDG et directeur général délégué de l'entreprise. Depuis hier, ils sont assistés par Régis Valliot, l'administrateur judiciaire nommé par le tribunal de commerce de Paris.
Seules les entreprises qui ne sont pas en cessation des paiements, c'est-à-dire qui peuvent honorer leurs échéances courantes, peuvent prétendre à la procédure de sauvegarde. Libération n'est donc ni en redressement judiciaire, ni en liquidation judiciaire.
Au contraire, le dispositif novateur de la sauvegarde est inspiré de la législation américaine, le célèbre chapter eleven. Dans l'esprit du législateur français, il s'agissait de donner la possibilité aux entreprises d'anticiper des difficultés