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Libération

Le Cavaliere agrippé à ses télés

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La réforme du système audiovisuel adoptée par la gauche provoque la fureur de Silvio Berlusconi, dont la position dominante est menacée.
publié le 17 octobre 2006 à 23h42

Rome de notre correspondant

«L'Italie n'est plus une démocratie.» Présentée six mois après la victoire de la gauche aux législatives, la réforme du système audiovisuel finalement adoptée en Conseil des ministres par le gouvernement Prodi a provoqué la fureur de Silvio Berlusconi. «L'approbation de la mesure au Parlement serait un acte de banditisme», a enchéri le Cavaliere considérant que le projet «prouve que les Italiens doivent avoir peu de cette gauche-là».

«Agression». Pourtant, le texte ne remet pas en cause le droit du magnat de la communication qui est toujours le chef de l'opposition, de posséder trois télévisions privées. Mais il fixe des limites antitrust jugées par le patron de Forza Italia comme «une agression contre une entreprise qui a l'unique tort d'avoir été créée par moi».

Concrètement, le projet prévoit de limiter à 45 % la part de publicité télévisuelle pouvant être détenue par chaque opérateur alors que Mediaset, l'empire de Silvio Berlusconi, dispose aujourd'hui d'une position dominante à hauteur d'environ 65 %. En cas de dépassement de ce seuil, les chaînes seront à l'avenir tenues de diminuer le nombre de publicités transmises par heure et qui, sur les télés commerciales, peuvent jusqu'à présent représenter 18 % du temps d'antenne.

Par ailleurs, conformément à une décision de justice, le gouvernement entend mettre un terme au duopole Rai (l'audiovisuel public) et Mediaset qui disposent chacun de trois canaux hertziens en obli