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Libération

JJSS, l'homme pressé de «l'Express»

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Jean-Jacques Servan-Schreiber, fondateur du news magazine, disparaît à 82 ans.
publié le 8 novembre 2006 à 0h00

Il fut patron de presse talentueux, ministre pendant quelques jours, défricheur de nouvelles technologies, auteur à succès et touche-à-tout. Jacques Chirac, qui l'avait jadis défini comme un «turlupin», a rendu hier hommage à «un passionné des idées nouvelles et de l'action». Jean-Jacques Servan-Schreiber, dit «JJSS», fondateur de l'Express, est mort hier à 82 ans à l'hôpital de Fécamp, où il avait été admis pour une bronchite. Né en 1924, JJSS a mordu à pleines dents dans l'histoire de la France depuis la Seconde Guerre mondiale. Son histoire est celle d'un militant, journaliste, homme pressé, insolent parfois, séducteur toujours.

Reçu à Polytechnique en 1943, il rejoint l'armée de libération de la France combattante, reçoit une formation de pilote de chasse dans l'Alabama (Etats-Unis), mais ne participera à aucun combat aérien : la guerre est finie. Il termine ses études au lendemain de la Libération, voyage, s'essaie à la vente d'avions au Brésil, revient en France, abandonne définitivement toute carrière d'ingénieur et tranche : il sera journaliste. Il entre au Monde d'Hubert Beuve-Méry, il est éditorialiste, il a 25 ans.

Héritier. Mais l'histoire de JJSS, c'est aussi une histoire d'héritier. Celle-là commence avant la naissance de Jean-Jacques. En avril 1908, Robert Schreiber, Prussien fraîchement arrivé à Paris, lance un mensuel de quatre pages, les Echos de l'exportation, outil de communication de l'entreprise Schreiber-Aronson, qui e