Le succès remporté par Prison Break, aux Etats-Unis, en France ou ailleurs, est un petit mystère. Car, pour une série à suspense permanent, l'enchaînement des péripéties était sacrément prévisible. Chaque épisode de cette saison 1, qui s'achève ce soir, répond à une logique rappelant les premiers instants de Vertigo, lorsque James Stewart se retrouve suspendu à une gouttière à trente mètres du sol. Comme le film vient de débuter, il ne fait aucun doute qu'il ne va pas lâcher prise, sinon c'est le générique de fin garanti. Pour Prison Break, c'est pareil. On sait comment chaque épisode va s'achever, sinon la série est terminée. Pourtant, loin de nuire à son efficacité, ce suspense fonctionne comme une loupe sur les émotions des personnages. On souffre avec eux, on espère avec eux, même si on sait bien comment chaque rebondissement va se terminer. Dans la galerie de malfrats offerte par la série, c'est le héros qui focalise toutes les attentions. Wentworth Miller, alias Michael Scofield, possède, outre un physique avantageux, un petit quelque chose qui rappelle un Steve McQueen au meilleur de sa forme, mélange cool et naïf, un poil psychopathe. C'est qu'il fallait un certain talent pour faire avaler l'histoire d'un ingénieur de génie qui commet un délit pour être incarcéré dans la prison où se trouve son frère, afin de le faire évader.
Ce soir, une fois n'est pas coutume, le suspense joue à plein. Ce sera le moment de vérité pour cette évasion programmée de