Menu
Libération

Cuba, une prison pour les journalistes

Article réservé aux abonnés
Le filleul de «Libération», Fabio Prieto, a été condamné en 2003 à vingt ans de réclusion.
publié le 23 novembre 2006 à 0h12

Parrainé par Libération, le journaliste cubain Fabio Prieto Llorente, 42 ans, a été condamné en 2003 à vingt ans de prison pour «atteinte à l'indépendance et à l'intégrité de l'Etat». Prieto a travaillé pour plusieurs agences de presse et sites d'information non officiels à Cuba, parmi lesquels Havana Press, cubafreepress.com, et la fameuse Radio Martí. Cette station de l'exil cubain, installée en Floride et subventionnée par le Département d'Etat américain, émet en ondes courtes sur l'île, où le brouillage la rend difficilement audible.

Boucs émissaires. Après sa condamnation, Prieto a été incarcéré dans une prison située dans la province de Camagüey. Au mois de janvier dernier, cependant, il a été transféré à la prison El Guayabo de l'île des Pins (rebaptisée «île de la Jeunesse» par le régime), dont il est originaire, ce qui facilite les visites de sa famille. Mais ses conditions d'incarcération sont très dures. Enfermé vingt-trois heures sur vingt-quatre, il ne dispose que d'une heure de promenade quotidienne. Les cent minutes de communications téléphoniques mensuelles, auxquelles il a normalement droit, ne lui sont jamais accordées et, en tant que prisonnier politique, il lui est interdit d'écrire.

Enfermés dans de minuscules cellules, les prisonniers sont les boucs émissaires de la police et des militaires qui les humilient, les frappent et se servent de certains d'entre eux pour punir les autres, selon des informations recueillies par Reporters sans front