«Libérez-les!», titrait mardi le quotidien «De Telegraaf». Le plus grand journal du pays, un tabloïd qui tire à 720.000 exemplaires, proteste contre la garde à vue imposée le 27 novembre à Joost de Haas et Bart Mos, deux de ses journalistes.
Le parquet de La Haye en est venu à cette mesure dans le cadre du procès d'un agent des services secrets, accusé d'avoir transmis des documents confidentiels aux deux journalistes. Conformément à la loi néerlandaise, les deux hommes pourraient rester en prison jusqu'à ce qu'ils acceptent de dévoiler leur source.
Depuis leur scoop, publié le 23 janvier, sur les fuites de fichiers de la police vers des barons de la drogue, Bart Mos et Joost de Haas sont dans le collimateur des autorités. Selon un rapport du Service général de renseignement et de sécurité (AIVD), dont ils ont obtenu la copie, des agents de police corrompus auraient fourni «par boîtes entières», en 1998 et 1999, des informations et des armes à Robert Mink Kok, un parrain d'Amsterdam. Alors que l'AIVD et le ministre de l'Intérieur ont toujours nié avoir des preuves de corruption, ce rapport indique que Robert Mink Kok, en prison depuis 1993, dispose d'un budget spécial pour acheter des informations à la police.
Filés et placés sur écoutes depuis ces révélations, les reporters du «Telegraaf» ont obtenu le 20 juin une première victoire. La justice a en effet ordonné à l'AIVD de cesser toute surveillance, mais aussi de