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Libération
Critique

«Djihad», la guerre sous tous les angles

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publié le 30 novembre 2006 à 0h17

Après Nuit noire sur la manif pro-FLN du 27 octobre 1961 ou le Rainbow Warrior, les fictions politico-historiques de Canal + s'ouvrent à l'international et à l'actualité. Car comme le rappelle le carton final de Djihad, «la guerre n'est pas finie» en Irak. Dans une forme chorale aujourd'hui très tendance à la télévision comme au cinéma, cette mini-série suit en lignes narratives parallèles ­ et parfois perpendiculaires ­ les destins de Chérif (Slimane Hadjar), jeune beur de banlieue recruté par des salafistes pour combattre les Américains ; de Delphine (Marianne Denicourt, remarquable), responsable humanitaire basée à Bagdad qui va découvrir que son ONG sert de couverture à des trafics louches ; et de Hugo (Thierry Frémont), un diplomate français qui enquête sur les prétendues armes de destruction massive de Saddam.

A partir de ces trois personnages, le scénario semble vouloir traiter tous les aspects du conflit irakien, et plus encore : les scandales du programme de l'ONU, pétrole contre nourriture, les tortures à Abou Ghraib et à Guantánamo, la guerre civile entre chiites et sunnites, les mensonges de George W. Bush et de Tony Blair, les prises d'otages occidentaux, etc. sans oublier la propagande intégriste dans les banlieues françaises. Une telle ambition est tout à l'honneur des auteurs, à ce souci près qu'une durée aussi ample que 3 h 40 se révèle un peu juste pour traiter raisonnablement autant de thèmes. Djihad reste néanmoins recomm