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Libération
Critique

La grande famille du hip-hop

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publié le 9 février 2007 à 5h56

Des cérémonies, des casquettes, des bling bling... Les rappeurs français, en mal de reconnaissance médiatique, ont enfin leur moment de gloire. C'est Europe 2 TV et un promoteur de concerts qui ont eu l'idée de cette cérémonie pour récompenser les acteurs des cultures urbaines en général (d'où la nomination du punk Nada en catégorie slam). Avec quatorze live, dont la réunion sur scène de la Mafia K'1 Fry et de Rohff pour un magistral Guerre, la performance d'Abd al-Malik en solo et les règlements de comptes, la soirée a tenu ses promesses. Aux Etats-Unis, ces remises de prix sont devenues un véritable genre en soi. C'est souvent là où les beefs (affrontements entre rappeurs) démarrent ou se poursuivent, d'où la remarque du génial Katt Williams aux BET awards 2006 : «C'était une très bonne cérémonie, personne n'a collé de coup de poing à personne.»

Lundi dernier, diffusée en direct depuis l'Olympia, l'Année du hip-hop a été pacifiée par Yassine Belattar, animateur radio pour Générations, et son acolyte Thomas, qui, déguisé en MC Chirac ou en Memet le Turc, a reçu le prix du meilleur babtou ou du meilleur sandwich. Fallait détendre l'atmosphère, une embrouille couvait : Booba, caché dans les derniers rangs de l'orchestre, «outré» que Diam's ait été promue à la tête de Motown France, l'insulte dans ses concerts. Les copains de la boulette, dont Sinik au premier rang, la défendent à coup de rap vengeur. Booba attendait son prix (qui n'est jamais