Londres correspondance
Dans le monde des médias anglophones, peu de noms font plus envie que celui de Tyler Brûlé. En mai 1996, ce journaliste canadien avait suscité l'admiration en créant à Londres Wallpaper*, un magazine sophistiqué et branché destiné à un public international féru d'architecture, de déco et de mode. Mêlant une esthétique élégante à un ton irrévérencieux, le mensuel était vite devenu culte, le New York Times parlant même d'une «génération Wallpaper*».
Blessé par balles. Vendu dans 50 pays, il avait valu à Tyler de devenir en 2001 le plus jeune récipiendaire du grand prix de la Société britannique des rédacteurs en chef de magazines. L'année suivante, Tyler quittait son bébé, racheté en 1997 par Time Warner pour 1,5 million d'euros, pour se concentrer sur son agence de design ainsi que sur ses productions télé et ses chroniques au Financial Times. A 38 ans, Brûlé fascine le monde des médias : nom exotique (hérité d'un ancêtre malouin), physique de jeune premier, homosexualité revendiquée, un passage à Vanity Fair et deux blessures par balles en 1994 alors qu'il couvrait la guerre en Afghanistan.
Onze ans après la création de Wallpaper*, Tyler refait parler de lui en publiant à partir d'aujourd'hui Monocle, un magazine mensuel d'actualités qui se veut plus sérieux que Wallpaper* mais tout aussi novateur. Publié à Londres et distribué à 150 000 exemplaires en Europe, Amérique du Nord et Asie-Pacifiqu