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Japon : un reporter au tribunal pour crime de lèse-top 50

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Les organisateurs du hit-parade lui réclament plus de 300 000 euros pour avoir révélé un secret de Polichinelle : la manipulation des chiffres.
publié le 16 février 2007 à 6h08

Tokyo de notre correspondant

Scandale autour du Top 50 nippon. Cette semaine s'est ouvert à la cour de justice de Tokyo un procès aux effets potentiels dévastateurs. L'affaire est grave. Elle oppose la société japonaise Oricon, cotée à la Bourse de Tokyo (200 employés, 36 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2006), à un journaliste indépendant, Hiromichi Ugaya, 43 ans.

Autrefois dirigée par le père du PDG actuel, Oricon règne en maître au Japon dans le business musical. Le groupe a bâti sa renommée avec son classement des ventes d'albums dans la J-pop (pop japonaise), équivalent local du Top 50.

Favoritisme. Dans un entretien donné en avril 2006 à Saizo, un magazine qui mêle business et culture, Hiromichi Ugaya, spécialiste de l'industrie musicale nippone, émet de sérieuses réserves sur les pratiques d'Oricon. Il doute des méthodes employées par la société dans la fabrication de ses classements. Oricon, selon lui, n'hésite pas à truquer les chiffres de ventes de CD de certains artistes. Et favorise ceux d'agents et partenaires tels que Johnny & Associates (fondée par l'agent Johnny Kitagawa), à l'origine du succès d'idoles et groupes pop comme Smap, Kinki Kid ou Ya-ya-yah. En vérité, les sérieux soupçons de Ugaya ne font que crever un abcès : le truquage des classements et le gonflement des chiffres de ventes seraient des pratiques fréquentes dans l'industrie nippone de la musique.

Hiromichi Ugaya n'est pas l'auteur de l'article intitulé «Johnny, bénéficiaire d'un t