Une fois n'est pas coutume, le remarquable magazine géopolitique de France 2 délaisse l'actualité mondiale pour «retourner le miroir» sur la France. Pour garder sa particularité internationale, l'équipe d'Un oeil sur la planète a demandé à cinq journalistes et ou réalisateurs étrangers ou d'origine étrangère vivant en France d'ausculter les prétendues faillites du fameux «modèle» français (la dette publique, le trou de la Sécurité sociale, le chômage de masse, etc.). N'en déplaise aux «déclinistes» de tout bord, leur constat est loin d'être désespéré. Et leur message aux Français en gros, «réformez ce qui est nécessaire mais, surtout, ne changez pas d'identité, on vous aime pour ça» , plutôt encourageant. Hormis quelques raccourcis caricaturaux (l'Américain Ted Stanger dans son numéro de pourfendeur des fonctionnaires, la Russe Toula Kapoustina qui compare le système universitaire aux kolkhozes de l'ex-URSS), leurs reportages ont le mérite de bousculer quelques idées reçues.
Lamia Oualalou, Française d'origine marocaine, met en garde contre l'importation du modèle anglais de lutte contre le chômage, qui «ne fera que rajouter de la précarité». Le Néerlandais Roger Stryland, enquêtant sur l'assurance maladie, décortique le contre-exemple des Pays-Bas où la Sécu locale a été confiée au privé. Le film le plus original et le plus réussi de la soirée est signé Negar Zoka, qui raconte les aléas de l'intégration à la française dans une lettre à son grand-p