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Libération
Critique

Maupassant plus vrai que nature

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publié le 6 mars 2007 à 6h28

Avec leur description tantôt comique tantôt tragique ­ mais cinématographique avant l'heure ­ de la nature humaine, les Contes et Nouvelles de Guy de Maupassant constituent une mine d'or pour la fiction audiovisuelle. Vingt ans après les dernières adaptations de l'écrivain normand sur le petit écran (dues à Claude Santelli), la télé replonge avec bonheur dans cette oeuvre abondante à l'initiative du réalisateur-producteur Gérard Jourd'hui. Sa collection «Chez Maupassant» propose quatre doubles programmes comprenant à chaque fois l'adaptation d'un conte (sur un format de trente minutes) et celle d'une nouvelle (soixante minutes).

Les histoires retenues (Miss Harriet, Hautot père et fils, le Père Amable...) ne sont pas forcément les plus célèbres de Maupassant et se limitent à trois types : la farce paysanne, la comédie dramatique bourgeoise (comme la Parure, réalisée par un maître du genre, Claude Chabrol) et le drame paysan (le tout aussi convaincant Histoire d'une fille de ferme, de Denis Malleval, qui ouvre la collection). Le casting ne manque pas d'allure (Philippe Torreton, Jean Rochefort, Cécile de France, Eddy Mitchell...), la réalisation est impeccablement bordurée par des pros chevronnés (Chabrol donc, mais également Jacques Rouffio, Gérard Jourd'hui...) et le tout fleure bon la fiction de prestige chère au service public. Tout juste pourra-t-on s'étonner des tenues immaculées que portent les paysans cauchois pour aller aux champs dans H