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Libération
Critique

La fête des seconds couteaux

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publié le 13 mars 2007 à 6h35

Non, Mocky n'est pas mort, il bande, euh pardon, il tourne encore. Son dernier long métrage (quelque chose comme le 48e ; seul Chabrol, parmi les cinéastes français vivants, a fait mieux) est diffusé ce soir en avant-première sur la chaîne du polar 13e Rue, à la veille de sa sortie en salle («en salle» au singulier, car seul le cinéma parisien le Brady-l'Albatros, dont Jean-Pierre Mocky est le propriétaire, a accepté de le prendre à l'affiche). Bonne nouvelle, la mise en scène du Deal est plutôt moins bâclée que dans les Mocky les plus récents (le Furet, Grabuge !...), même si, côté scénario, cette comédie policière tire franchement à la ligne. Pendant près d'une heure et demie, un député libidineux (Jean-Claude Dreyfus, en roue libre) qui a noyé accidentellement sa maîtresse recherche désespérément un faux alibi.

Comme souvent chez Mocky, le film se regarde surtout pour ses seconds couteaux. Jackie Berroyer, la tête perpétuellement posée sur un coussinet, fait un grand numéro d'inspecteur pervers, l'historien du cinéma Noël Simsolo a l'air de beaucoup s'amuser en abbé pédophile et Renaud, vêtu d'un tee-shirt «Derrida, non merci !», commente toute l'histoire en chanson. Les fans d'A mort l'arbitre ! retrouveront deux survivants ­ un peu fatigués ­ du «Mocky Circus», Jean Abeillé pour une apparition fugitive et Dominique Zardi dans un rôle un peu plus consistant de commissaire défiguré à la suite d'un accident du travail. Mais la plus grande surprise vient