A la télé, l'adolescence reste trop souvent synonyme d'anorexie, de drogues, de délinquance juvénile, de révolte nihiliste ou de suicide. Un documentaire salutaire rappelle que les années collège et lycée sont avant tout l'âge des possibles, où l'on a la vie devant soi et des rêves plein la tête. Une vision solaire de la jeunesse d'autant plus impressionnante que son énergie débordante, sa foi en un avenir où tout est encore promesses, sont ici incarnées par des handicapés dont on pourrait croire un peu vite que l'existence se réduit à une litanie de contraintes et de douleurs. Foutue adolescence ! a en effet été tourné dans le lycée public Toulouse-Lautrec de Vaucresson (Hauts-de-Seine), un «établissement régional d'enseignement adapté» où cohabitent 70 % de handicapés moteurs, des élèves «valides» du secteur, des jeunes en difficulté scolaire que les parents veulent placer dans des classes à effectifs réduits, et... une section sports-études de rugby ! Au bout de quelques minutes de film, on ne fait plus la différence entre les «fauteuils» et les «valides». Devant la caméra à la fois très présente et très respectueuse de Négar Zoka, on ne voit plus que des ados comme les autres qui se vannent sans retenue (les paraplégiques n'étant pas les moins chambreurs), draguent devant la machine à café, fument dans la cour de récré, chahutent dans les couloirs (même si c'est à coups de béquille ou dans des courses endiablées de fauteuils électriques), foutent le bordel dans le
Critique
En fauteuil et la vie devant soi
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par Samuel DOUHAIRE
publié le 15 mars 2007 à 6h38
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