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Libération
Critique

Leurs désirs de cinéma

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publié le 17 mars 2007 à 6h41

Laurent Perrin n'a réalisé que quatre longs métrages en un peu plus de vingt ans. Des films attachants (Passage secret, 30 ans...), mais trop peu vus. Comme la plupart des cinéastes français estampillés «auteurs», Laurent Perrin galère de plus en plus pour financer ses projets de fiction. Alors, pour ne pas se morfondre dans l'attente, il tourne des documentaires «avec trois francs six sous mais une liberté totale» ­ actuellement un portrait de l'actrice Dominique Laffin pour lequel il explique avoir réuni un casting qu'il lui serait «impossible d'obtenir pour une fiction» (Josiane Balasko, Miou-Miou, Elie Semoun...).

Dans un autre genre, le générique de Vocation cinéaste est tout aussi prestigieux. Laurent Perrin a en effet demandé à des réalisateurs amis et/ou admirés d'analyser leur désir de cinéma. Un joli voyage dans l'espace (de Paris à Haïti en passant par la Roumanie, au fil des tournages) et dans le temps (les souvenirs de Tony Gatlif, qui a découvert le cinéma à l'école sur un drap blanc, ou de Danièle Dubroux, qui raconte avec humour le tournage de son premier long métrage dans un hôtel romain en miroir de la propre expérience du réalisateur). A priori, rien de commun entre Benoît Jacquot qui rêvait d'être marin, Christian Vincent qui ne s'est jamais remis du «choc» de la Maman et la Putain (Jean Eustache) ou le Mauritanien Abderrahmane Sissako dont le goût pour le cinéma est lié à la découverte du western-spaghetti On l