«Etre partout à la fois». La ligne éditoriale de Rapido était bête comme chou, floue au possible et répondait à un principe de plaisir primaire. L'émission voulait raconter l'actualité du rock de la fin des années 80 avec une curiosité de morts de faim. L'équipe voyageait beaucoup, se gardait bien de théoriser, et tout allait un peu plus vite que la moyenne. Contrairement à une légende urbaine, le très haut débit du maître de cérémonie Antoine de Caunes n'était pas dû à une surdose d'amphétamines pour yearling, mais à un banal accident industriel. Lors des premiers enregistrements de l'émission, un prompteur s'emballa ; le présentateur lui courut après sans réfléchir. Le parler Rapido était né.
L'émission était pourtant diffusée à une période mollassonne (de 1987 à 1992 pour les années Canal). Bon Jovi est plus connu que Nirvana, et Bob Geldof croit qu'un concert de charité va changer le problème de la faim dans le monde. Mais l'effet rétro joue bien son rôle. Et c'est avec une certaine joie que l'on revoit Vanilla Ice et son pantalon argenté, la permanente «nid d'abeilles» de Gloria Estefan ou la coupe mulet de Kool Shen quand le coleader de NTM hésitait en termes de carrière entre Daniel Bravo ou Ice T.
L'exercice impossible compresser deux cents émissions en 80 minutes est plutôt bien ficelé, même si la partie consacrée à la world est plombée par les bons sentiments. Entre-temps, on aura droit à une déclaration de Flavor Flav, de Public Enemy (