Un bébé Obama tétant le sein généreux d'une Madone noire (Oprah Winfrey), avant de se transformer en Borat Obama sous l'œil attendri de pin-up en bikini (Ted Kennedy, John Kerry, Michael Moore). Un McCain en majorette qui vient de commettre un casse avec Sylvester Stallone, Arnold «Sailormoonegger» et Bush père avant d'entonner sa version du tube des Beach Boys, «Bomb bomb bomb, bomb, bomb Iran.» John Edwards en fée Clochette perdu dans son QG de Second Life, sur fond de crise des subprimes et de pétrole cher.
Gang bang médiatico-politique où l'on croise Spock, Britney Spears ou Chuck Norris, Residential Erection, l'animation hystérique de Kenneth Tin-Kin Hung sur la campagne présidentielle (1) s'achève sur le divan. Celui d'un téléspectateur couch potato dont la tête est enveloppée dans le drapeau américain - inspiré des photomontages du dadaïste John Hartfield qui se moquait du régime de Hitler et de Mussolini - qui se masturbe devant la politique à grand spectacle jusqu'à l'éjaculation patriotique finale.
Kenneth Tin-kin Hung, 31 ans, designer, artiste, activiste, est originaire de Hongkong, qu’il a fui avec ses parents lors de la rétrocession à la Chine en 1997. Il sévit sur le Web depuis 2001, avec ses collages chaotiques, baroques, où il détourne avec brio les symboles de la culture de masse, passe la société de consommation au mixeur, recyclant imagerie hollywoodienne, jeux vidéo, comics, logos, pornographie, peinture chinoise, images trouvées sur l