Ainsi nous avions raison. Le mandat d’amener délivré à l’encontre de notre ami Vittorio était bien un moyen disproportionné - nous maintenons même qu’il était irrégulier - et les procédures de garde à vue et d’interpellation en France donnent lieu à des excès inadmissibles.
Ces abus peuvent toucher tous les citoyens et pas seulement les journalistes, qui ne réclament aucun privilège. Qui le dit ? Nicolas Sarkozy soi-même, qui a demandé à la commission Léger mise en place en octobre par Rachida Dati de se saisir de la question pour réfléchir à «une procédure pénale plus respectueuse des droits et de la dignité de la personne». Que signifie cette phrase sinon que la procédure actuelle porte effectivement atteinte à la dignité de la personne ?
Ce geste appelle néanmoins la plus grande prudence. Souvent les commissions d’experts sont mises en place pour enterrer les problèmes plutôt que pour les résoudre. Si une juge s’est crue autorisée à user d’un moyen de justice aussi expéditif pour une affaire qui peut déboucher au pire sur une simple amende, c’est aussi en raison d’un climat. Celui qu’ont créé les innombrables renforcements de l’appareil de coercition judiciaire et policier décidés à l’initiative du ministre de l’Intérieur puis du président. Autrement dit par Nicolas Sarkozy. En donnant raison à «Libération», le président s’est aussi contredit. Sortira-t-il de cette contradiction au bénéfice des libertés publiques ? Les mots, dans ce domaine, ne suffisent pas. La vigila