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Libération

Et maintenant le filon des disgrâces

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publié le 15 décembre 2008 à 6h51

La belle, la magnifique double disgrâce ! Et les deux en même temps, la Noire et la beurette, les deux icônes rivales, confondues dans la même colère présidentielle. Les beaux récits, qui se préparent. Les tragiques couvertures de magazines, qui consoleront de leur sort les licenciés, les mis en chômage partiel, les RMistes, les SDF ! Quel filon inépuisable, le sarkozysme. Car tout sera public.

A commencer par les coups de dague. Comment précipite-t-on les favoris dans l’oubliette, sous le sarkozysme triomphant ? Par voie de presse. Et vive la transparence !

Admirez la manière Kouchner, la plus inattendue. Donc, le «French doctor», l'inventeur du droit d'ingérence, l'indigné télégénique des quatre dernières décennies, parachève sa trahison en se lançant dans une vaste méditation philosophique et désintéressée : un ministère des Droits de l'homme, était-ce bien la peine ? Il en a naguère proposé à Sarkozy la création, il a eu tort, grand tort. Il ne faut pas mélanger raison d'Etat et droits de l'homme. Attention : c'est une question de fond ! Evidemment, l'existence d'une titulaire du poste, nommée Rama Yade, n'a strictement rien à voir avec la méditation philosophique et désintéressée. «Elle a fait du mieux qu'elle a pu, avec son talent», concède le spadassin. Et aucun rapport non plus, si l'envolée survient alors que le Château, paraît-il, est furieux contre ladite Rama Yade, coupable de résister à l'injonction présidentielle de se présenter aux élections européennes.